Un site peut être classé Réserve Naturelle s’il abrite un patrimoine naturel, géologique ou paléontologique remarquable ou fragile. La Réserve Naturelle Régionale des gorges du Gardon, à Sanilhac-Sagriès, c’est un peu tout cela à la fois.

La Réserve Naturelle est née en 2001 à l’issue de près de 30 ans de mobilisation citoyenne locale pour préserver le patrimoine naturel et culturel du site.

Aujourd’hui, le Conservatoire d’espaces naturels d’Occitanie (association loi 1901 de protection de la nature agrée par l’Etat et la Région) et la commune de Sanilhac-Sagriès sont co-gestionnaires de la Réserve Naturelle et mettent en œuvre différents types de missions :

• La connaissance du patrimoine naturel (inventaires et suivis de la faune et de la flore)
• la protection du patrimoine naturel (compétences de police de l’environnement)
• la gestion du patrimoine naturel (travaux de restauration, d’entretien, de mise en défens)
• la sensibilisation du public (animations, conférences, édition de documentation)

Le périmètre de la Réserve Naturelle s’étend sur 500 ha, depuis le Pont-Saint-Nicolas jusqu’à la Baume, principalement en rive gauche du Gardon.

Garrigues et forêts forment une mosaïque qui couvre une grande partie de la surface de la Réserve Naturelle. De nombreuses espèces, dont certaines sont protégées, ont besoin de cette diversité de milieux. Ils ont également été le support de nombreuses activités humaines qui les ont façonnés comme l’exploitation du bois de chauffage, la cueillette ou le pastoralisme. Ce dernier participe encore aujourd’hui à la préservation de ce paysage.

Les parois rocheuses calcaires sont taillées par le travail de l’eau depuis 6 millions d’années.  En contrebas, le Gardon est une rivière surprenante dont le niveau d’eau varie fortement selon les saisons. A l’occasion des pluies de l’automne, il peut monter de plusieurs mètres en quelques heures et atteindre un débit similaire à celui du Rhône, remodelant régulièrement la végétation des berges. En été, l’absence de précipitation fait chuter son débit : il coulera en partie sous terre, s’enfonçant à Dions et ressortant via des résurgences à Sanilhac.

Fruits de l’érosion, les grottes, aven, gouffres et fissures sont très nombreux sur la Réserve Naturelle. La luminosité y est faible voire absente, la température et l’humidité sont très peu changeantes, offrant des conditions propices à une faune particulière dite cavernicole. Ces milieux abritent également des objets archéologiques qui nous livrent des secrets sur la faune passée et l’usage des cavités par l’Homme, du paléolithique à aujourd’hui.

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